Au temps de la « grande grève »
Au cours du XIXe siècle, les mines de Blanzy ont connu quelques mouvements sociaux. Mais en 1899, les revendications des travailleurs se cristallisent dans tout le département de Saône-et-Loire. Les mines de Blanzy et les usines du Creusot n’échappent pas à ce mouvement, malgré les politiques paternalistes qui ont été mises en place par le patronat et qui assurent une certaine protection des travailleurs. Les mineurs et ouvriers se mettent en grève pour demander des augmentations de salaires, de meilleures conditions de travail et aussi une reconnaissance de la part d’une direction jugée trop autoritaire, voire même méprisante.
Les épisodes de grèves se succèdent entre 1899 et 1901. L’ampleur du conflit marque durablement les mémoires de par sa longueur et l’ampleur de la mobilisation : en juin 1899, on dénombre ainsi à Montceau près de 10 000 grévistes sur un total de 11 500 salariés. Entre janvier et mai 1901, les mines connaissent un arrêt de travail long de 105 jours, en plein hiver. Ces mouvements ont alors un retentissement national dans la presse et l’armée est même dépêchée sur place pour surveiller les installations industrielles.
Même si les avantages obtenus par les travailleurs peuvent sembler modestes par rapport à l’ampleur du mouvement, la « grande grève » va accompagner la naissance du mouvement syndical. À Montceau, la Chambre syndicale des ouvriers mineurs et similaires est créée en juin 1899 et regroupe 8000 adhérents. En 1908, pour s’affirmer face à la direction des mines, le tout jeune syndicat choisit de construire son siège dans la rue de l’Est (aujourd’hui rue Jean Jaurès), en plein centre de Montceau. Les travaux sont financés grâce à l’argent récolté par les adhérents.

La maison du syndicat
Ce n'est pas un hasard si la maison du syndicat des mineurs se dresse dans l’alignement de la maison d’administration (la direction des houillères), comme pour symboliser un nouveau contrepouvoir. Mélangeant brique et pierre de taille, le bâtiment de trois étages se remarque par son architecture. Sur son fronton, on peut lire l’inscription : « édifié par le syndicat des mineurs et similaires – droit et devoir ». L’édifice comprend également une vaste salle pour accueillir les réunions publiques et qui faisait aussi office de salle des fêtes. De nombreuses vedettes sont venues se produire sur la scène du syndicat. De nos jours, des manifestations ou spectacles y sont encore organisés.

La Maison d'école
Dans la rue Jean Jaurès se trouve un autre lieu emblématique, la Maison d’école, un musée de l’école abrité dans la première école publique de garçons construite à Montceau et ouverte en 1882, après la mise en place des lois Jules Ferry. Dans un haut bâtiment en pierre de taille, dont le style s’oppose aux écoles construites par la mine, l’exposition retrace l’histoire de l’enseignement public des années 1880 aux années 1950.
De passage à Montceau, rendez-vous rue Jean Jaurès afin de découvrir un patrimoine symbolique issu des réformes politiques et sociales de la France de la fin du XIXe siècle et qui représente l’histoire singulière de la ville de Montceau-les-Mines.