Avec la création de la concession minière de Montcenis, près de l’actuel Creusot, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, l’exploitation souterraine du charbon commence dans la région, d’abord près de Montcenis, puis à Blanzy. En 1818, Jean-François Chagot, devient l’exploitant principal de la concession. Son fils, Jules, décide de concentrer ses activités autour de Blanzy. Quelques années plus tard, en 1832, la vaste concession d’origine est scindée en deux : Le Creusot au nord et Blanzy au Sud. En 1833 est fondée la Compagnie des Mines de Blanzy.
Une cité née du charbon
L’entreprise installe son siège au lieu-dit Le Montceau, en bordure du canal du Centre, non loin des puits d’extraction. C’est un emplacement judicieux, car durant les premières décennies, la voie d’eau nouvellement aménagée servira largement au transport du charbon. La main-d’œuvre arrive quant à elle des campagnes environnantes.
L’augmentation rapide de la population rend indispensable la création d’une nouvelle commune. Montceau-les-Mines voit le jour en 1856, Léonce Chagot, neveu du patron des mines, en est le premier maire. Le développement de la nouvelle cité est parallèle à celui de la compagnie. Un centre-ville est progressivement construit sur la rive sud-est du canal. L’église, l’hôtel de ville et des immeubles avec commerces prennent place le long de l’artère principale, tandis que les autres quartiers se forment selon un plan en damier. Montceau est une ville nouvelle avant l’heure.
Une organisation paternaliste est mise en place : des cités minières sont construites à proximité des puits pour loger les mineurs et leurs familles, l’hôpital et les écoles sont gérées par l’entreprise. Cela n’empêchera pas la contestation sociale de monter. Au tournant du XXe siècles, de grandes grèves, parfois réprimées violemment, marqueront durablement les mémoires.
En moins de 50 ans, la ville est passée de 2300 habitants lors de sa fondation à près de 29000 en 1901. En 1946, les mines sont nationalisées. À partir des années 1950, on commence à exploiter le charbon dans des carrières à ciel ouvert que l’on appelle des découvertes.
L’extraction souterraine s’arrête en 1992, le bassin minier entame alors sa reconversion. Puis, en 2000, l’exploitation à ciel ouvert cesse. L’ancienne zone d’exploitation est progressivement réaménagée, laissant place à un vaste parc paysager, les bureaux et ateliers sont convertis en pôle culturel au sein d’un nouveau quartier.
Une mémoire minière préservée
Aujourd’hui, Montceau et son agglomération offrent un visage bien différent de l’image que l’on se fait d’une ville minière : un centre-ville ouvert sur le canal et son port de plaisance, des façades colorées et une vie culturelle riche. La mémoire de la mine est cependant préservée à travers les cités minières qui constituent de nombreux quartiers de la ville, des monuments et bâtiments emblématiques, comme le syndicat des mineurs et le Musée de la Mine, situé à Blanzy. Voilà autant de facettes à découvrir en visitant Montceau-les-Mines.