Dès l’époque de la Manufacture royale des Cristaux, le parc de la Verrerie existait certainement, sous la forme d’un jardin, avec des allées plantées d’arbres, sans réelle délimitation avec les terres ou les habitations environnantes. Après la fermeture de l’entreprise et son rachat par les nouveaux maitres de Forges du Creusot, les frères Adolphe et Eugène Schneider, les bâtiments deviennent la demeure creusotine de la famille Schneider et le jardin se mue alors progressivement en parc privé, servant à l’usage exclusif des propriétaires.
Alors que le parc s’étend petit à petit, un haut mur de clôture est construit tout autour, isolant le parc du reste de la ville et créant un véritable havre de verdure préservé à l’écart du bruit et du tumulte des ateliers. Les arbres sont plantés de façon à dissimuler la ville toute proche. À partir des années 1860, des aménagements sont réalisés. La construction de la grande forge à laminoirs et la captation d’un ruisseau pour les besoins de l’usine, coïncide vraisemblablement avec les travaux de création de l’étang se trouvant encore de nos jours dans le parc. Plus tard, quand vient s’ajouter l’atelier des bandages près des laminoirs, on donne à la tour dominant l’atelier l’allure d’une construction médiévale, bien différente de sa vocation industrielle, afin de ne pas dénaturer la vue offerte depuis le château et le parc.
Mais la plus grande transformation du parc intervient au tout début du XXe siècle, en même temps que les grands travaux d’embellissement du château entrepris par Eugène II Schneider. Les célèbres paysagistes Henri et Achille Duchêne interviennent sur les aménagements extérieurs. Une grande terrasse est réalisée, bordant le corps central et les deux ailes, un jardin à la française avec des broderies de buis enserrant un bassin avec fontaine est créé côté est, une pelouse côté ouest, des allées de buis sont plantées à l’avant de la cour du château, tandis que les reliefs du vallon sont accentués. Avec ses serres – aujourd’hui disparues –, sa salle du jeu de paume, le parc est prêt à recevoir les invités prestigieux de la famille, clients et chefs d’États.
C’est seulement à la fin des années 1960, quand le château et son domaine deviennent propriété de la ville du Creusot que l’espace s’ouvre au public. Vaste de 28 hectares, mêlant les influences du jardin à la française et du jardin paysager, le parc de la Verrerie constitue de nos jours un lieu de promenade idéal. Arborétum de plus de 40 espèces, animaux, aire de jeux, parcours de santé, voilà autant de raisons pour venir y flâner et s’y détendre.