La Cristallerie royale du Creusot

Une industrie aujourd'hui disparue

Le Creusot est né des arts du feu à la fin du XVIIIe siècle. Aux côtés de la fonderie, l’industrie connut un premier essor autour du cristal.

L’exploitation du charbon de Montcenis, à partir de 1769, a permis la création de la Fonderie royale au lieu-dit Le Creusot à partir de 1781. À cette même période, la mode du cristal au plomb, venue d’Angleterre, se répand dans les cours européennes et les milieux aisés.

Au temps de la Manufacture Royale

La jeune Manufacture des Cristaux de la Reine, située à Sèvres, près de Paris, qui cherche à s’installer en un lieu où le charbon serait abondant et bon marché, décide de venir au Creusot. Un grand bâtiment en forme de U est érigé sur les hauteurs dominant la fonderie pour abriter à la fois les ateliers, les entrepôts, l’administration et des logements pour les ouvriers. À proximité, deux halles de briques de forme conique accueillent les fours.

Baptisée « Manufacture Royale des Cristaux et Émaux de la Reine Marie-Antoinette » la nouvelle usine va rapidement prendre son essor. On y fabrique du verre ordinaire et surtout des produits de luxe en cristal. L’entreprise se spécialise dans les opalines (ou cristal d’opale), des objets en cristal opaque teinté dans la masse, et les inclusions, de petits objets comportant un motif décoratif en céramique incrusté. Les clients résident alors aussi bien en France qu’en Europe, et même en Russie ou en Amérique.

La demeure des maîtres de forges

Au début des années 1830, la cristallerie du Creusot  connaît des difficultés et finit par être vendue par ses propriétaires. En 1832, elle est alors rachetée par Baccarat et Saint-Louis, qui décident de rapatrier toute la production dans l'est de la France. L’industrie creusotine du verre et du cristal s’éteint.

Les bâtiments servent au logement des mineurs et ouvriers de la fonderie, jusqu’à leur rachat en 1837 par les frères Schneider, nouveaux propriétaires des forges. Eugène Schneider décide d’en faire sa résidence au Creusot. Des travaux sont alors entrepris progressivement pour transformer en demeure de prestige l’ancienne cristallerie qui prend le nom de château de la Verrerie.

Château de la Verrerie, vue de la cour d'honneur, Le Creusot. © Creusot Montceau Tourisme.

Aujourd'hui un musée

De nos jours, le château de la Verrerie abrite le musée de l’Homme et de l’Industrie qui présente au visiteur l’histoire du développement industriel de la région. L’exposition permanente aborde la fabrication du cristal et des objets représentatifs illustrent les savoir-faire, la qualité et la variété des produits fabriqués autrefois à la cristallerie du Creusot.